Hier un papillon s'est posé sur mon coeur, Aux rives où s'ouvrirent les bourgeons du bonheur, Comme deux ailes découvrent la portance de l'air, Un matin de printemps dans un ciel tout de vers.
Je me souviens de la magie de cet envol, De m'être laissé porter par un courant chaud, Dans un rêve où le bonheur de voler console, Des peines du passé en vous poussant vers le haut.
Je me souviens de la transparence des ailes, D'un soleil qui vous éclabousse de sa lumière, Au creux d'un monde de papier presque irréel, Où les rondes dévoilent leurs belles manières.
Je me souviens des lignes au crayon de bois, Où les pieds se comptent sur le bout des dix doigts, Des rêves indécis que j’inventais le soir, À la plume appliquée de mon vieil écritoire.
Je me souviens des promenades aux soirs sereins, Au bal des insectes fous virevoltant sans fin, Sous des lampions de verre et des halos d’étoiles, Sous des mousselines où le regard se voile.
Hier un papillon s'est posé sur mon coeur, Avec légèreté et beaucoup de douceur, Un instant bref où l’esprit se nourrit d’envie, Aux mots désuets d’une simple poésie.