Vous savez, j’en ai tant connu des soirs de peine, Et des moments de solitude où l’âme traîne, Ici, là ou ailleurs, quand la tristesse remonte et empoigne, De ses maux tenaces et fiévreux que rien ne soigne.
Vous savez, j’en ai connu des jours sans soleil, Marchant seul au bord des sombres portes du ciel, Sur un long fil de vie tendu à l’infini, Les pas se perdent dans la brume de l’oubli.
Et j’ai voulu cent fois oublier de la vie, Toutes les blessures dont le coeur se durcit, Tous les chagrins dont l’âme jamais ne guérit, Et toutes les larmes laissées au fond du lit.
Vous savez, j’en ai tant connu des soirs de peine, À regarder de votre vie les tristes scènes, Comme si le bonheur fuyait loin de vos pages, Comme si pour vous la vie effaçait ses images.
Vous savez, j’en ai connu des jours sans soleil, Où l’écho de mes cris mourait dans le sommeil, Me laissant seul et tremblant dans le vaste noir, De ma nuit comme un orphelin de l’espoir.
Et j’ai voulu cent fois oublier de la vie, Toutes les Douleurs et tous les drames inscrits, Effacer enfin la peine de son absence, Comme un sanglot se perd dans le bruit du silence...