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Simone PASCAL

La Crémade / 2

La mi-journée déjà… chacun tirait des sacs,
Des paniers, les repas pique-niques en vrac.
Plus ou moins importants, les groupes se formaient
Sur des nappages blancs, afin de déjeuner.
De ma contemplation j’émergeais avec peine,
Puis j’empruntais d’un bond « la draïo » entre les chênes
Je tirais de ma poche « envisquée » pain-pâté,
Amorçais une approche de tous ces gens si gais,
Me grisais de leurs mots, leurs rires et leurs cris,
Leurs propos rigolos, leurs folles réparties.
Tous mangeaient de bon cœur, puis à « la regaleto »
Buvaient le vin d’honneur et… Bonjour « la bougneto!»
Dans l’herbe, bien cachée… une petite source…
Pour arriver premier chacun faisait la course
Moi j’attendais derrière la file ainsi formée
De boire cette eau claire, pure et fraîche à souhait.
Nombreux faisaient la sieste ou jouaient en ribambelle
Attendant que la Fête reprenne de plus belle.
Les Invités d’Honneur, prenant part au banquet
De l’Organisateur, sirotaient leur café.
Enfin arrivait l’heure, du grand rassemblement,
Les tambourins, en chœur, jouaient tout en marchant.
Passant entre les chaises des Personnalités,
Je m’asseyais, à l’aise, bien devant à leurs pieds.
Le rêve commençait… se succédaient les Danses,
J’étais toute envoûtée par les Chants de Provence.
Dans le rythme effréné des branles, des quadrilles,
Les gars rivalisaient d’ardeur avec les filles.
Les jupons de dentelles se retroussaient au vent…
Dieu ! Qu’elles étaient belles, emportées par l’élan…
Avec légèreté, leurs petits pieds menus
Gansés de noir, frôlaient cette terre battue.
Avec quelle souplesse Les garçons, en cadence,
Mêlaient, avec hardiesse, la force et l’élégance.
Gilet, pantalons blancs, la taille soulignée,
Pour cravate ? Un ruban aux couleurs du béret.
De Petits Provençaux maladroits dans leur rôle…
Mais qu’est-ce qu’ils étaient beaux?
Mais qu’est-ce qu’ils étaient drôles?
Au son des Galoubet, les Groupes Folkloriques
Alternaient leur Entrée, Tous que plus magnifiques.
La Langue du Midi qui m’était familière,
J’en comprenais ici, le sens, j’en étais fière !
Oh ! Bien sûr, cette voix qui berçait mes oreilles
N’était pas le Patois des Miens, les soirs de veille,
Mais j’étais subjuguée : le Texte Provençal
Au ton vibrant, c’était : la Langue de MISTRAL.
Venaient les mazurkas, scottiches et matelottes,
Petits pas de polka ; entrechats de gavottes…
Impressionnée par tant de prouesses, j’étais
Oublieuse du temps… pourtant ça finissait…
Farandole endiablée annonçant la finale,
Tous pouvaient s’accrocher dans la ronde infernale.
En files interminables, serpentins d’amitié,
Explosions formidables de joies et de gaietés.