Mon Groupe
C’était « mon Groupe », « mon enfant »…
Je le guidais avec amour,
Peut-être maladroitement,
Pour qu’on l’admire au fil des jours.
C’était « mon Groupe », « mon oeuvre à moi »,
Et sans prétention cependant,
Je le sentais si fort en moi
Qu’il me tenait complètement.
« Ma Création » et « mon Tourment »,
Le but que je m’étais fixé
Pour donner à mes chers enfants
Un souvenir de leur passé.
Un souvenir de leur enfance
Qu’ils garderont toute leur vie,
Il faut conserver, je pense,
Les coutumes de son Pays.
Il faut avoir au fond de soi
Des attaches très profondes
Pour ne pas se sentir parfois
Déraciné en ce bas monde.
Enfouir au fond de son coeur
Toutes les joies et les ivresses,
Tous les grands moments de bonheur
Qu’on a connu dans sa jeunesse.
Des tas de choses enrichissantes
Forment le corps, meublent l’esprit,
Une vie saine et passionnante
Et l’équilibre futur s’inscrit.
…Ma méthode ne plaisait pas
A tous, et c’est regrettable,
Mais c’était ma méthode à moi
Et pour moi la seule valable.
De « bulldozer » on me traitait,
Faisant allusion, je crois,
A ma façon de progresser
Sans regarder autour de moi…
Parfois aussi on m’accusait
D’user les gens, d’en vouloir trop,
De leur faire appel sans arrêt,
De les faire « marcher au trot »…
Ces critiques qui m’atteignaient
Et qui faisaient saigner mon coeur,
Les reproches qu’on m’adressait,
Rien n’arrêtait mon ardeur.
Pourtant tout au fond de moi,
Je savais bien qu’ils se trompaient,
Que la plus usée c’était moi,
J’étais déçue et j’en souffrais…
Trop dur tout ce que « j’exigeais » ?…
Je n’étais pas de cet avis,
Dès l’instant où j’y parvenais,
Ils en étaient capables aussi ?…
Dans ce besoin de stimuler
Ce petit monde bien vivant,
Je risquais de décourager
Les plus faibles, petits ou grands.
Je le savais, mais il fallait
Mettre à l’épreuve les plus durs,
De façon à consolider
Le Groupe, avec des gens sûrs.