Je sens le flux de votre sang Encore chaud qui a été versé Par des hommes sans cœur
Aujourd'hui je marche sur les mêmes routes Que vous, mes frères Celles que vous avez cimentées avec votre sueur Avec votre peau noire
J'entends encore Le son des tambours Le jazz des noires d'Amérique
Je marche sur les chemins de fer Que vous avez construits Et sur lesquels vous n'avez pas voyagé
Joie profonde comme des eaux profondes Était le visage de mes frères Fatigués du travail quotidien
Votre sang Qui a été versé Par des hommes qui eux aussi étaient des hommes Coule encore dans mes veines
Pourquoi nous diviser Si nous étions unis Pourquoi nous maltraiter Si nous nous aimions les uns les autres?
Ô Afrique-mère! Pour nous toujours joyeuse Toi dont la jeunesse A été marquée par la douleur et la souffrance Dont la vieillesse ne connaîtra même pas la paix Et il y a pourtant en toi tellement des richesses Et c'est pour cela, Afrique-mère, Que les étrangers de mauvaise foi Ne te laisseront pas en paix Mais pour nous, tes fils, Tu seras à jamais notre mère.