En mon temps tu parlais fleurs et verdure ; Tu chantais nature et dansais air pure ; Tes murs en terre étaient ta belle parure ; D’où tes oliviers faisaient belle allure.
Ô, princesse des Aurès, à El-Hodna tu es reine. Les cigognes t’applaudissaient quand tu portais Ta belle robe, et tu faisais bonne haleine. Ton vent faisant danser la feuille d'où tu m’emportais.
Les rayons à travers tes nuages blancs qui jouent ; La cachette avec ta parure en diamants ; Dans tes rivières frémissantes, pures qui louent La présence persistante de tes amants.
Le papillon se laisse emporter par l’extase Ne sait pas où il en est, et dans quelle jardin ! A quelle fleur devrait-il demander la main ! Et que devrait-il choisir comme vers ou phrase.
Se vêt du plus bel habit de la fantaisie, Prend son fusil, monte son poulain, fait le cavalier, Emerveille les gens de l’Europe et de l’Asie, C’est mon frère de la ville de l’escalier.
Tu m’amène et je t’emmène partout dans mes poches. Autant que je m’éloigne autant que tu t’approches. Est-ce que tu me portes, ou c’est moi qui t’emporte ? Là-bas, éloigné, tu ne m’ouvres que grande porte !
Où je vais, je te sens, je te vois et je te touche ; Quand tu avais tiré sur moi tu avais fait mouche. Ô paradis terrien peut on renouveler l’enfance ; Ou bien, laisserions-nous consumer par l’impatience ?