C’était un beau rituel Pour l’innocente petite fillette Quand un mois par an Une corbeille de glaïeuls à la main Elle allait vers cette maison sur la colline Au grand portail bleu marine De grands jardins l’avoisinent C’était une maison de retraite Mais dans la tête de la fillette C’était la maison des dames en blanc Qu’on appelait « Sœurs ou Mères » Qui ne ressemblaient guerre Ni à ses soeurs, ni à sa mère Ces anges gardiennes des lieux Étaient belles et bien sereines Tous les jours c’était pareil « Mère Angèle » l’attendait sous l’auvent Un grand sourire arborant Elle prenait les bouquets bien garnis Lui remplissait les poches de confiseries En s’attendant à un « merci ma Mère » La petite fille timide et bien polie Formulait certes un grand merci Mais ne pouvait faire suivre de « ma Mère » Car dans la tête de la fillette Elle avait comme l’impression Qu’elle tromperait ainsi sa maman