Vos
poèmes

Dans ses habits extravagants
Perchée sur ses hauts talons
Les yeux tracés au crayon noir
Elle est debout sur le trottoir

Elle est debout à moitié nue
Chauffée par le verre qu’elle avait bu
Ingurgité, non par besoins
Mais pour noyer tous ses chagrins

Dépourvue de sentiments
Au bord du trottoir, elle attend
Qu’on lui propose une partie
Pour vendre sa chair à bas prix

Elle voit venir enfin vers elle
L’avant dernier énergumène
Un être au teint bien cireux
Aux mots malsains et injurieux

La voilà de nouveau seule
Observant sa sale gueule
Elle se met alors à conjuguer
Tous les verbes de sa journée

Elle associe le verbe avoir
Aux euros et aux dollars

Et puis vient le verbe aller
Qui se traduit à racoler

Quand elle conjugue le verbe être
C’est pour crier tout son mal être

Puis c’est au tour du verbe lire
Qui lui rappellent ces romances du désir

Elle s’arrête et s’endort sur le verbe partir
Sur son visage se dessine un sourire
Elle fait probablement un beau rêve