Mon rêve arpente le chemin des points Escorté par la symphonie du silence Il gravit les marches un à un Avec pour repère la lune en décroissance
Sur la route qui mène aux pays des anges Quelques étoiles blêmes atterrées Exécutent leurs derniers pas de danse « Nout » affirme ainsi sa prédominance
C’est l’aube
De ses fils d’or le soleil peint l’éther L’ombre du crépuscule s’évapore Laissant place à l’aurore La lumière tend ses ailes au dessus de la terre
La mer verse son nacre au dessus de l’eau La rosée glisse sur la nappe des fleurs de roseaux Le chant du coq égorge le silence de la nuit Le cœur de la vie bat de nouveau
Les maisons blanchissent, les lumières s’éteignent Les trains sifflent, les tourteaux s’éveillent Les murmures s’estompent, Le vacarme met en marche ses appareils
C’est midi
Le soleil prend place sur l’autel du ciel Il desserve son feu comme un maître d’hôtel Verse son cidre au fond des pots Son hâle se dessine sur la surface des peaux
Certains fuient ses ondes de chaleur Cherchent sous l’ombre, un peu de douceur D’autres s’offrent à lui heure après heure Pour éterniser ses baisers brulants sur leur corps
C’est le soir
Le soleil commence son déclin Comme pour annoncer au monde sa fin Le va et vient rythme ainsi la vie Le jour et la nuit s’évitent comme deux ennemis.