En peu de jours la vie les replaça ensemble Et on les vit marcher bavardant et riant; À les voir ils semblaient de vrais frères de sang Dont toutes les actions faisaient ce qui rassemble, Amis en vérité depuis des millénaires Non depuis qu'étaient nés ces instants éphémères. Sans doute qu'en tous temps leur âme était liée Et qu'ils s'étaient déjà soutenus et aimés.
Qui pourrait contester que ce qui apparente N'est pas le vrai reflet de chemins innombrables, Les chemins de cette âme éternelle et brillante Chevauchant de concert vers un but admirable ?
Si nous considérons notre aboutissement, Nous pourrions supposer que l'âme qui est nôtre – Sinon celle du Vrai qui est tout commençant – N'est qu'un puissant courant qui parfois fut tout autre Dont la source produit minuscule ruisseau Passé torrent puis fleuve imposant et tranquille Bien qu'il ne soit coupé des stades infantiles Et que le maîtrisé caresse son ego.
Mais pourtant sans la source il n'y a nul progrès Il n'y a plus d'essor, il n'y a rien qui chante, Puisque rien ne grandit sans ce qui fut donné Et que tout ce qui vit, tout ce qui représente Est l'expression d'un Tout qui unit chaque atome. Si nous nous glorifions de cela que nous sommes Nous n'en saurions tirer de prétention réelle Sans omettre en retour ce qui est essentiel; Puis regardant plus loin vers l'horizon radieux Nous apercevrions la vérité splendide : C'est vers la mer que vont les rivières candides L'océan d'unité qui embrasse nos voeux...