Une lecture qui s’attarde Une nuit qui se brouille D’un regard sur cette feuille Brisée de ces mots blafards Les ruines couvertes de son encre Telle une larme encore tiède Dégoulinant de ces vieux placards Lui rappelle cette parade
Où tout a commencé Où tout a basculé Comme un refrain Rempli d’entrain
Les vents se sont mis à tourner Dans les sens contraires Comme un départ précipité Vide de tout repère
Où tu oublies cet objet Où tu oublies d’aimer L’être éblouissant D’un passé éloquent
A écrire un roman Dès maintenant Sans connaitre le sens J’ai perdu cette innocence Quand elle franchit la porte Un soir banal et colporte Une frêle histoire Entre espoir et désespoir
Surgissant du passé Les démons envoutés De leurs manteaux Remplis de regret Ont apporté les fardeaux Comment me repentir Comment m’interdire Cette escale échouée
Où l’aurore couche avec le crépuscule Sans jamais revoir la lumière briller Où les champs de blé se mêlent à l’asphalte Sans jamais retrouver le gout semé
Les récits se transmettent dans le temps Tout comme ce voile transparent Qui recouvre son corps juvénile Comment ne pas mettre en péril Les secrets perdus dans les saisons D’une insouciance abandonnée Dans les aléas d’une chanson Si souvent fredonnée et adorée
Où l’écume devient brume Où le miel devient l’amertume Des abeilles butinant le monde Se morfondant dans l’immonde
Pourtant les libertés s’exportent Telle une farandole un exode Rempli de folie et emporte Les vagues de nos rides Nous rappelant les années Qui s’agglutinent sans demander A quiconque l’autorisation De cette nouvelle parution
Les regards parlent sans voix Comme une tempête sans vent Prenant la mauvaise voie A chambouler tous les plans
Il ne faut aucune leçon Pour apprécier l’horizon Juste un regard hasardeux De l’autre côté des cieux
Pourtant nous en parlons Longuement nous l’écrivons Nous la scandons à foison Mystérieuse question
Où l’hymne se regarde Où la toile se fredonne Dans nos cœurs une ode Se grave dans l’ébène
Où seul le temps nous comprend Où seule la sagesse se méprend De ce décor théâtral Pour une fin magistrale
Les paroles nous transpercent Elles nous transcendent dans l’instant Pour un envol déroutant Nous laissant dans la détresse Comme un navire en pleine mer Qui a perdu la lumière des phares Pour retrouver la terre promise A laquelle nous nous sommes soumis
Elle est longue parfois courte Elle est parfois florissante Elle est parfois incomplète Elle est parfois somptueuse Elle est parfois désastreuse Elle est notre amoureuse
La vie est une spirale solitaire Se confrontant à ses vieux remparts Qui se dressent sur ce bilan Sans aucun autre jugement