Telle la Grande Faucheuse, elle me prit la main, M'emmenant loin, Très loin...
En un lieu où la seule sérénité avait place. Comment lutter contre cette grisante euphorie Se répandant dans tout mon être
Qui n'aspirait pourtant qu'à son apaisante présence, Qu'à la douce lumière de son regard, Qu'à ses mots rassurants, Qu'à elle
Comment aurais-je seulement pu être conscient De l'illusion dans laquelle Je me trouvais plongé ?
Et même si mon âme s'interrogeait déjà Sur la tourmente qui ravageait mon cœur Et même si mon instinct la pressentait déjà Autre que ce que je voulais la voir Une partie de moi préférait l'aveuglement
Je ne voulais pas y croire, Pas même y songer, Ne rien voir...
Peu à peu cependant mes yeux s'entrouvrent, Et la vérité frappe à ma porte. Le barrage de l'illusion cède, La clairvoyance inonde ma conscience Me noyant cœur et âme
Ah ! Qu'il est aisé de tirer un voile d'ignorance Préservant le monde des apparences Mais qu'elle est lourde la chute vertigineuse, Qu'il est sourd le bruit de mon rêve se heurtant au néant, Et combien profond mon désarroi Quand je reconnais la réalité.
Je la croyait déesse Elle est juste bouton de femme Après tout...