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Stéphane CHERON

Vacarme

Supportes tu ma belle la lancinante alarme,
Qui fige sous la glace nos libres mouvements ?
La fièvre blanche et froide du stérile vacarme,
Martelant ton tympan, si fort et si souvent.

A ces bruits incessants, répondent en écho,
Mes doutes rugissants tels ces monstres dotés
De pinces métalliques pouvant briser les os,
De machoires maléfiques à l'ivoire aiguisé.

Et l'ami quotidien, ce cher et vieux poison,
Infiltrant mes vaisseaux, abreuve mes viscères
De célèbres venins, de fameuses potions;
Infâmes collections de philtres aux goûts amers.

Et la vile impatience, satanée ennemie,
Qui face à ma raison ne s'embarasse pas.
Inépuisable alcool répandant le mépris,
De mes rêves d'antan fait résonner le glas.

Il se pourrait alors qu'un matin bien navrant,
Je te conduise las au terrible adultère.
Tant mon âme fragile semble si peu vaillant,
Vacillant ce chétif au moindre vent contraire.

L'éclat de ton amour pour unique adversaire,
L'armée de mes démons dresse ses fiers soldats.
Ses féroces carnivores, luttants rouges sous le fer.
Ses chiens aveugles et sourds qui ne démordent pas.

Et moi sinistre idiot je lutte à leurs cotés.
Ignorant ton aura, salvateur si précieux,
Qui de mon fil de Parques, préserve l'unité,
Et maintient sur le sel mon arche poussiéreux.

Sous ce ciel bien sombre, réfléchit mon étoile
La lueur des beaux jours; Et si coule mon sang,
Sans mystère ni mensonge, ma prière se dévoile :
De ce brutal combat, je veux être perdant.