Mes lèvres sèches, vierges d’aucun baiser Et tremblantes - brûlant d'enfin y goûter, Doux nectar des sens enflammés Dont elles désirent s'abreuver jusqu'à la lie- Murmurent dans l'alizé Le chant morose de ma mélancolie.
Mon cœur, de glace taillé, Pourtant avide de feu, de vives émotions, Soupire après une vibrante passion Qu’il ne connaîtra peut-être jamais.
Mes yeux livides et secs d’aucune larme versée Sur quelque amour égaré ou trouvé, Cherchent en vain à l’horizon et dans le firmament étoilé La réponse du Ciel à mes oraisons au Créateur élevées Sous l’apparence d’un ange-femme : Angela
Car il est écrit qu'Homme quittera père et mère J'ai déserté un jour la forteresse de ma solitude Chevauchant au travers des méandres de ce périlleux chemin Celui qui mène jusqu’à cet autre moi, "Os de mes os, chair de ma chair": toi.
Celle que mon cœur désire, Celle pour qui je pousse ce soupir, Celle qui s'impatiente mais attend; Elle a le visage, la voix et le cœur des anges.
Femme immortelle Qui depuis que le néant enfanta l’être Cumule beauté et vertu du monde aux travers des siècles, Femme de valeur Dont la splendeur transcende les âges Et n’est point flétrie par le temps, Je te cherche.
Mon rêve se fera chair, elle viendra à moi, Alors seulement goûterai-je au Bonheur. Et le jour se lèvera sur mon cœur, Illuminant une si longue nuit polaire Et l'amour y bâtira son empire.