Les ténèbres lentement phagocytent Mon cœur corrompu Qui ne fera bientôt Plus qu'un avec la nuit De plus le firmament n’a pas revêtu En ce sombre soir son manteau stellaire Et déjà retentit le glas de ma fin
Pour moi en effet toute lueur d'espoir s’éteint Arrive l’instant, fatal tel le tranchant d’une lame, De l’adieu terrestre aux âmes Et soudain, un flux de pensées en moi s’enflamme Suivent regrets et larmes Pour ce que j’ai fait Pour ce que je n’ai pas fait Pour ce que j’aurais dû faire Pour ce que je n’ai pu faire. Pour toutes les fois où je me suis tût Pour toutes les fois où j’ai été déçu Pour toutes les fois où j’ai étouffé ma colère Pour toutes les fois où je me la suis joué fier Pour tous les coups que je n’ai pas su rendre Pour tout l’amour que je n’ai pas su prendre Pour toutes les larmes que je n’ai pas versées Pour toutes ces flammes et désirs refoulés
Mon âme n’est pas de celles qui partent en fanfare Et mon nom de ceux qui resteront gravés quelque part Déjà je vois poindre minuit Et je suis seul Déjà je vois poindre ma nuit Las, je suis désespérément seul
Prêt à faire vers l’infini l'ultime saut Je ferme les yeux car je suis bien haut Une voix de nulle part s’adresse à moi : « Relèves la tête, le Soleil brille aussi pour toi Lève les yeux vers les cieux, là s’y trouve ton étoile, Dis-toi bien que la vie est un choix »
N'est-il pas trop tard? N’ai-je pas déjà fait Ce pas dans le vide ?