Méditations Ordurières
Longue est la liste des courses à faire ce matin,
Une brosse à cerveau, des cigarettes d’ennui,
Un paquet de café pour chaque réveil,
Ce n’est jamais assez.
Des serpents dans les organes,
Confettis de chair encore papillotantes,
Vagues graisseuses sur le visage,
A chaque fois que le Sort le claque,
L’âme vaillante ou peut-être reste t-elle dans l’orage,
Quand mes yeux attrapent la crève,
Sans avoir glissé le nez dehors.
Je recoiffe mes pensées car je n’ai plus de cheveux,
Tout est une affaire de tiroirs bien rangés,
S’arranger avec soi-même quand la nuit dérange,
Quand elle amène des femmes tentaculaires,
Et de croustillantes araignées,
Et des envies de s’ébouillanter le corps,
Pour qu’il soit moins froid.
C’était une chambre d’insectes noirs,
Ils sortaient du toit ou de mes oreilles,
Toujours après minuit.
Banal.
Malgré tout, il y a matière à procréer son bonheur,
Mais cet enfantement de la dernière chance
Ne se fera pas en un jour ou en neuf mois,
Soyons d’accord pour un ultimatum,
Avant de cracher ses poumons quoi !
Envie d’une guitare quand le piano me tire la gueule,
Des cordes pour jouer, des cordes à gratter,
Et en garder une pour se pendre
Mais tout en musique.
La douleur nous fera-t-elle chanter plus juste ?
Ou juste crier plus fort ?
Ah ! Tout de suite les grands maux !
Et ce Vampire qui passe me visiter,
Ce buveur de mer sanguine,
A la blancheur de sel,
Me repeint parfois, déteint sur moi,
Alors, je me souviens avoir été un homme,
Ou avoir presque réussi.
Les cendriers trop plein me font porter,
Un collier de fumée,
Les braises de tabac s’écrasent,
Mais continue de parler pourtant,
De me confier leur parfum,
Même à l’agonie,
Elles murmurent encore des odeurs de plainte,
« Je m’éteins... Je m’éteins… ».
Hé ! J’ai entendu ça toute ma vie !
Et je ne vous ai pas attendues !