J’épuise, à voix de tombe, un filet d’eau qui coule Vers cette aube amoureuse, éventail d’un moulin; Je me blottis, perdu, dans ses veines de lin Et sur son corps de pierre, ô vent sage roucoule !
J’entends ses battements comme une horloge saoule, Les frottements d’un songe avec mon air salin; Sa farine à mes yeux, l’ange sur le vélin Sacré d’une âme pure au sein couvert de houle.
Je vous vois admirable ô moulin de Daudet Broyant toutes mes peurs en un bruyant ballet; Gardien de solitude à vos pieds je me jette!
La vérité je suis dans votre antre orageux Comme un enfant sauvage écoutant tous vos vœux, Je me perds dans un signe, émouvant exégète.
1er Prix du Sonnet Grand Prix des Editions Sekhmet-Eté 2005