Ton albâtre aurore brodée d’hermine Tes vaporeuses vagues se baignant aux matines Leurs délicieux froufrous, falbalas de dentelle Fairytale d'écumes, tournoyant carrousel. Que j’aime tes eaux chatoyantes Tes flots capricieux saltimbanques Chamarrant de topaze la terre Et l'iris turquoise de la mer. Les dunes tatouent inlassable le bronze papyrus Gravant sur pyramide les fleurs du lotus Le parfum de Sakkarah au printemps Et les hiéroglyphes du temps.
Dans la nuit jonchée de bleus et d’ivoire Fibule accrochée au brillant tussor noir La lune funambule voyage sur le fil En mendiante, belle endormie. Esquisse d’ébauche amoureuse, De lumière, elle se grime féminine. Sous l'alcôve de son ciel baldaquin à la belle étoile elle collectionne Les rêves d’Arlequin. Elle lui fait les yeux doux Lui souffle des baisers à la menthe, Ardente, l’attend sous la tente Jetant à ses pieds, Une aquarelle au reflet le plus fou.
Sur la piste des étoiles, Casanova, Le vent est coureur d'horizon, En marchand de sable costumé, fanfaron Il harangue la fougue des infortunés nuages, Pauvres chiffonniers d’un autre âge.
Eperdu d'amour pour la pluie Son amoureuse, il aime la pourchasser Adore dans un souffle, sans un bruit à la renverse l’embrasser. Il l'aime, lui a promis pour elle Impie, de rester un fidèle.
Quand l'orientale nuit En rêveuse offerte Dénoue enfin ses longs cheveux d’ébène Le crépuscule de zibeline s'habille Se cachant du jour qui se dérobe. Sous la merveilleuse lampe Brûlent le nard, les bouches en fièvre Et l'encens sur les lèvres.
Des moucharabiehs baillant de sommeil S’endorment en regardant au loin Les blanches felouques mettre les voiles Les récifs s’entrebâiller, Et voguer l'amour en Pacha, Vers le harem du Palais des Je t’aime.