Silencieusement, Comme gorgé de miel, Tu baignes en mon aurore … Inerte volupté … Ta rosée, Sur mon flanc, A déversé son pleur : Fluides diamants, Ultime émotion de ta jeunesse enfuie. Tu semble évanoui En mes parfums d’encens, Au vent de mon haleine.
Un frisson du matin passe sur tes roseaux Et, les ailes ouvertes, Couvre mes dunes blondes Silencieusement …
Silencieusement, Tu baignes en mon aurore : Aux rives de ta bouche, Ciselure adorable, Rougissent mes fruits mûrs Au soleil d’un baiser.
Mes doigts musardent, Se perdent, se glissent Dansent et rient, Cabriolent aussi Sur tes prairies en fleurs : Ils cueillent des bluets, Les chants d’une fauvette, Y chassent des abeilles Poursuivent des rainettes Et tu sembles, doux ami, Évanoui sous mes parfums d’encens … ? Et ma vague t’enlace Et mon coeur croit mourir, Et mon cri, Mon cri ? Il garde le silence …