O ma fraîche vallée où fusaient les eaux vives Quand les cloches de prime agaçaient mon sommeil, Doux parfums inédits des collines lascives Aux rochers érodés tout nacrés de soleil.
Sur la houle des monts, la chapelle vétuste Dissimulait ses maux sous les fleurs des lilas, Et son clocher crevé réussissait tout juste A taquiner les cieux de mauves entrelacs.
Un nuage riait en humant les eaux vierges, Vicieux, s’accrochant aux sadiques ajoncs, Le chemin couleuvrait rose de mille cierges Que dressait l’asphodèle à la vase des joncs.
Je laissais mon regard couler le long des pentes Où glissait la lumière aux velours des matins, Car aux soupirs d’avril l’intimité des sentes Aux larmes de la nuit entrouvre ses satins.