Je veux des mots cinglants aux vigueurs de tigresse, Des clairons éperdus rougeoyant d’allégresse, Et les flots monstrueux d’horribles océans, Des soleils chevelus sur d’obscurs ouragans.
Je veux des vents hagards lacérant les suaires, D’immondes entités berçant des ossuaires, Des squelettes blanchis dans l’ombre des prisons, Des démons calcinés d’obscènes déraisons.
Je veux mes souvenirs tels de sinistres fauves Au lugubre cortège errant sur les monts chauves, Quand le bruissement des constellations Vogue sur les amours des tendres alcyons.
Je veux dans ma folie aux colères nocturnes Faire chanter mes pleurs au cristal de vos urnes, Puis, ellipses d’or, aux lambeaux d’un matin, D’une effroyable étreinte enlacer le destin.
Je veux, pour extirper ma souffrance et ma rage Hisser mon drapeau noir dans le bleu d’un nuage : Exorcisée enfin par le fléau des vents, Disparaitre à jamais dans le sables mouvants.