Avril s’ébaudissait comme un fou sous les cieux : Ivresse végétale, effluves vigoureuses D’aquatiques senteurs aux caches généreuses Où s’abreuvait le cerf aux fontaines des dieux.
Bordant la glaise rousse et lourde et fécondée, Libérant ses émois, l’ombre des verts rameaux Caressait le sentier fuyant loin des ormeaux : De mille et un soleils sa croupe était brodée.
Epuisés de bonheur dans l’ambre des reflets, Nous dansions l’amour sous les ombelles blanches, Faisant jaillir leur suc en meurtrissant leurs branches, Et le merle exultait en ioulant ses pamphlets.
O bénédiction de la saison nouvelle ! ! ! Un dernier rayon d’or mourait sur le vallon Sous l’emblème éthéré d’un rose gonfalon : L’horizon aspirait l’étrange caravelle…