J’admire la lumière au velours de l’enclos, Sa longue main d’argent filtrant par la trouée Où l’aurore a posé son collier de rosée, Et l’angélus lointain fait frémir ses grelots …
Ecarter ses volets sur le bleu de l’éther, Recevoir au réveil la douceur d’une image, Dans ses yeux éblouis le plus frais paysage, Et sentir sur son front la caresse de l’air.
Les abeilles vêtant leurs robes de velours A votre illustre appel arrivent en guirlandes, Les guêpes pour danser leurs folles sarabandes Dans leurs gilets rayés volent aux alentours.
J’ai surpris les pommiers s’étirant de plaisir Dont tremblent leurs atours de satin et de rose, Les papillons légers oublieux de la rose Qui s’enivrent de suc à s’en évanouir.
Un murmure d’amour s’élève du verger Monte aux arbres fruitiers dans un chant qui progresse En des alléluias éclatants d’allégresse : « J’embrasse du printemps le rêve passager » …