Parfois les souvenirs imprécis se consument Lorsque la nuit étale apprivoise les maux Et que l’âme ruisselle en des haillons de lune Sur les parfums sucrés des amours endormies …
D’où vient cette blancheur dans l’ombre qui s’allume, Ces vastes océans où glissent nos matins, Ces univers mouvants qui tissent les nuages, Instant inachevé des paroles sans voix ? …
Avec un abandon noble et silencieux Un long ruban ponceau souligne l’horizon, S’étire et se déchire aux bras des arbres nus, Aux crocs des arbres noirs Aux croix des arbres morts, Rampe dans les fossés couleuvre sous les ronces, Abandonne aux brouillards ses charmes délicats Ses dentelles meurtries Pour alors s’attarder aux buissons d’aubépines, Là, Où volettent tes mots Comme des papillons Quand s’élancent les miens Qui poursuivent ton nom Le rattrapent enfin L’enlacent aussitôt pour valser avec lui …
Et je moissonne ainsi tes soupirs esquissés, Tes soupirs caressés par mes baisers de soie Tes soupirs épuisés Se mourant aux douceurs de mes baisers de plume, Tendresse évanescente aux fragances en fleurs :