Un chant s’évanouit dans l’ombre encor froissée. Le Monde a refermé les portes de la Nuit. Mirage de poussière aux rayons du soleil. Un ondoyant gris-bleu s’étire en ton regard : Un instant indécis, venu d’un long sommeil aux célestes mouvances, De pleins et de déliés …
L’été ranime en nous de pourpres harmonies ; Souvenirs transparents … Une vague de tulle au souffle blanc d’écume Vient élever nos corps fondus en un seul cri.
Nos dérives cambrées, Nos longues envolées Promènent leurs errances, Comme au sortir d’un rêve où toute la nature, Mémoire à fleur de sang, surgit d’un autre ciel, Danse et bondit de joie.
Puis se meurent les mots lachés comme des bulles, Les mots velours Les mots diablesse Les mots à dire et regretter, Les mots tant pis Les mots ivresse, Des mots secrets à l’écho calciné :
« LES MOTS SAIGNES A BLANC PAR UN BAISER-VAMPIRE » …
Fantôme nuptial, timide Colombine, La lune disparaît pour glisser sur la mer … Les émois de l’Amour expriment leurs silences En pointillés de nacre et souples arabesques :
« DELICES VIOLETS SERTIS D’OR INDIGO ».
Froid comme les hivers, Un reflet métallique enjambe l’irréel … Une étoile éparpille en un drapé fleuri des larmes océanes …
Aux fragiles détours des songes dentelés, Lovés dans les lointains, entrelacés on repose … Flamboyante émotion d’un concerto à deux sous les spasmes du vent :
« ET LES NUITS QUI S’EN VONT, S’INVENTENT D’AUTRES NUITS » …