Le Temps n’oblige point les tourments à se taire ; De décombres fumants je suis dépositaire, Et ma rancœur bondit pour apaiser enfin, Sur des festins maudits son incessante faim.
Elle exulte et se tord sous ses métamorphoses ; S’enivre et se repaît, s’impose à toutes choses : Cette fureur démente en un tournoi confus, S’affronte exaspérée à ses propres vertus.
Un ferment de victoire à la haine s’assemble Dans une explosion effroyable et je tremble ! Un baiser du soleil déchaîne mon orgueil Puis caresse mes sens d’un relent de cercueil.
De l’implacable éclair qui fustige la nue Jusqu’au moindre penser dont mon âme est émue, J’écoute ma tristesse à nouveau tressaillir, Et pour un pleur lointain, je me sens défaillir.
Aux lambeaux de ma vie, à l’ombre de l’épreuve, Il me faut refleurir sous une forme neuve. Quand les rêves sont doux, parfois nous oublions La honte de nos maux sous de sanglants haillons …