Je sais une maison perdue en ces prairies, Qu’un lourd bonnet de chaume où frémit l’iris bleu, Protège des brouillards et des intempéries, Lorsque l’âtre s’éveille à la danse du feu.
Les murs peints à la chaux, leurs sombres boiseries, Sont insulte au ciel triste, aux langueurs de la nuit, Et les pommiers noueux, de leurs branches fleuries, Mêlent leur nacre rose à l’insecte qui bruît.
Le ruisseau fait vibrer sa harpe bucolique, Alors qu’avril revêt de blanc l’épais buisson Au loin gronde le flot, et la côte celtique, Se ganse de rosée où court un long frisson.
Je sais une maison blottie en ces prairies, Au milieu d’un verger que peuplent des chevaux Une barrière blanche, au loin des écuries, Quand la mer se hérisse en glauques écheveaux.