Dans le frémissement d’antiques horizons, Sous les éclairs muets de ces chaudes saisons, Un torrent meurtrier tout ruisselant de lune Orne de diamants ma chevelure brune.
Dans le rugissement terrible de ses flots, Aux versants aspergés de rutilants grelots, J’imagine vos yeux tels des gouffres immenses, Vos rires humectés de nocturnes silences…
Redoutable géant âpre comme l’Enfer, Heurtant sa voix d’airain aux clameurs de la mer Oui je le vois cet « HOMME » au furieux courage Qui défiant la Mort en rejette l’outrage.
Alors que les taillis sous l’aimable lueur Epanchent sur les nids des gouttes de sueur L’herbe scintille encor d’oblongues émeraudes, Et en mon âme s’emplit d’odeurs vives et chaudes.
Simplement un oiseau module son courroux, Perdu sous le couvert d’une tresse de houx ; Le vent de nuit soupire au fond de la ravine, Pour bercer mes émois de sa chanson divine…