Je vais au bord du Temps où dorment mes vaisseaux Près des barques moisies Reconnaître les Lieux où tu te purifies. Poète de la Mort, courbé sur ton sillage, Je vais, jusqu’aux sources en fleurs, Jusqu’à la Nuit des Temps où règne le Mystère, Et ne suis en tes mains que la harpe de Dieu
De l’Absolu battu par de sombres jusants, Un rayon vert descend du cœur des mandragores, Un rayon vert descend En des parfums lunaires Glisse encore et se perd, Se perd au fil des ans, Un peu tâché de sang Entre les deux piliers gardiens du sanctuaire
Sous les cieux sans aurore je vais…
J’affole ton feuillage qui s’ouvre sous mes pieds. Je suis le vagabond de ce Temps primordial Où vivent les gisants… Sans oraison Sans oraison, ni messe Avec Toi s’est éteint le chant du premier psaume.
Je vais … entre la terre et l’eau…
Mon âme te contemple Et mon cœur tremble aussi … J’ai lu ton nom gravé dans les textes anciens… Pour te ressusciter, j’ai fait parler la pierre. Il faut que je me hâte, je sais que tu m’attends Mais je ne peux marcher sans te donner la main. Elève ton flambeau, Ta couronne fleurie… Pour moi tu peux tirer la triple batterie « JE VIENS ! ! ! »