Sur les chemins de nuit Où glissent les étoiles, Sous le masque soyeux De loques irisées, Couleuvre de désir Au silence inviolé, Dans ma forêt perdue Fleurie de tes caresses.
Oh ! tes doigts de corail Sur mes bourgeons dressés !!! Viens … Je retiens mon souffle Mais mon cœur se débat … Tes mains froissent déjà Les corolles du rêve, Dénouent des vagues de sommeil, Montent à l’assaut de mes vallons En un rai lumineux jusqu’à m’en faire souffrir : Griffures sur mes cimes en quête de printemps, Tourments en ricochets, En désordre ordonné. La lune donne un bal … Ta présence s’égaye En habit de vainqueur … Tes doigts dansent, Dansent … Dansent ? A se rompre les os. O portes des soupirs ! Je vais franchir le seuil, Le seuil d’une ère nouvelle … Vous, Portes d’amertumes Ouvrez-vous sur l’azur !!! Ecoutez-les piailler tels d’aveugles corbeaux Mes chagrins en nuées, Ces monstres infernaux Fantômes de bourreaux Et leur bruyant cortège sur mes poussières d’or : Ton âme n’est-elle point du voyage ? Voudrais-tu m’entrainer vers l’impossible issue Dédale enseveli constellé de points roses ? Las ! Je vais basculer dans un monde inconnu Où courent des ruisseaux bleus … Je cherche à découvrir Un cimetière de joies. Je remonte le cours du murmure Jusqu’à sa source … Trop tard … Restent mes souvenirs …
Non, Je ne rêve point ce sourire sur ta bouche Où tremble la douceur d’un généreux merci. Ton charme épouse ma fragilité … Je maudis mon automne Et ma sève s’appauvrit sous tes premiers frimas. Sous nos herbes brûlées, Sous nos mornes racines, Une trop longue attente a étouffé l’espoir.
J’ai passé bien des nuits A faire des lendemains qui n’ont pas vu le jour … Bientôt je partirai, Te laissant pour mirage Mon sourire d’aurore Sur mon fleuve d’amour …