J’ai perçu dans le soir l’odeur de la Provence : Parfum des mimosas, senteur des orangers ; Le vent venait du sud, apportant vers la France Les rythmes africains, fascinants messagers.
Des voix disaient : «Reviens au pays des ancêtres, Près des peuples guerriers qui t’ont légué ce cœur Plus chaud que le soleil adoré par nos prêtres, Reviens dans nos forêts, reviens petite sœur»…
J’écoutais dans le vent la chanson des cigales, Des sons lointains, subtils, que filtrait l’olivier ; Tam-tam troublant la nuit, transmissions orales, Racontez-moi l’Afrique au pouvoir du sorcier.
Parlez-moi de la femme aux jambes de gazelle, Des chutes et du fleuve ou des grands éléphants ; Dites-moi la savane et la faune si belle, Décrivez-moi les cieux, la flore et les couchants.
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Le vent ne chante plus les sagas de l’Afrique… Sur l’océan figé qu’enfante le destin Verrai-je un jour ces lieux où du fond d’une crique On embarqua des Noirs pour un pays lointain?…
Mon cœur souffre aujourd’hui, car j’ai la nostalgie De ce vieux continent qu’épuise le soleil. Terre de mes aïeux, je subis ta magie : Puissè-je vivre en toi mon ultime sommeil ! ! !…