Une ombre cramoisie accompagne mes jours … Sanglots interrompus De basses voluptés, Sinistres prophéties, Échos sourds et muets Des steppes du Destin.
Un intime frisson ruisselle à fleur de l’âme Sous d’amples mousselines, Roses vagissements où germent les saphirs, Vol lourd des charognards dans leur fureur austère ; Une ombre cramoisie accompagne mes jours :
Toi, mon suprême asile, Ma tendre illusion …
Un désert sans aurore où je perçois sans cesse Sur les dunes lugubres Tes gestes mutilés aux caresses de vent, Ton rire en tourbillon Jailli de sources claires. Là, tes soleils fanés valsent avec ma vie Dans leur robe de nuit Sous des soupirs de lune.
Les râles incompris de mes rêves de sang S’étirent sans mémoire …
Tes cendres ont brodé mes pas sur tes sentiers Aux pays d’herbes douces Que festonne l’écume Dans l’ombre cramoisie, Et ma Vie agonise enchaînée à ta Mort …