L'asphalte est marbre noir que la pluie a lavé. Le ciel, uniment blanc, semble à peine nacré. Les érables feuillus, assombris, s'y détachent. Un vent silencieux les secoue sans relâche.
Ma rue, tableau vivant, a perdu tout son charme. Même si l'on n'y voit nulle trace de larmes, On sent qu'elle a pleuré et demeure attristée. Ses fleurettes fermées paraissent l'attester.
Silencieuse aussi, pensive mais sereine, Je goûte ce repos comme après une peine. Aucun danger en vue et cette certitude Que l'astre brillera selon son habitude.