La Fontaine avait fait du renard un rusé Qui, ayant invité un jour dame Cigogne, La laissa sur sa faim, agissant sans vergogne, Et la vit repartir certes désabusée.
Il écrirait sans doute une autre illustre fable. Des abeilles à la porte d'une ruche obstruée Interdites, impuissantes et pourtant obstinées, Face à un tort stupide et certes injustifiable.
La mode en est lancée, on crée des interdits. Les contacts douteux causeraient des dangers Il parait astucieux de bien s'en protéger Or le moyen trouvé me laisse abasourdie.
Tous les gardiens de site offrent des formulaires, Pour les rendre efficaces il faut les envoyer A moins d'avoir la clé, on reste fourvoyés. On avait cru la chose tellement ordinaire.
Certains moins soupçonneux modifient les embûches, Exigent du commun un talent modéré, Suffisant à percer le passe-mot secret. Pourtant les plus nombreux ont obstrué la ruche.
C'est l'ère du progrès, de la facilité Tout se passe fort bien et de plus en plus vite. On s'émerveille et chaque jour on en profite Mais subsistent l'absurde et l'incivilité.
