« La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphyre. À la vie, au soleil, ce sont là ses adieux. » Que laisse le poète quand il ferme les yeux, Au moment où son corps, exténué, expire?
Les parfums libérés, sans délai, s'évaporent, L'éphémère beauté se consume en déchets, Devient petits morceaux de tissus desséchés, Que le vent et la pluie, à la terre incorporent.
Qu'advient-il des beautés gravés en des écrits, Des émois exaltants, et des aveux d'une âme, Révélant les bonheurs d'une vie et ses drames, En mots harmonieux, qui éveillent l'esprit?
Existentialiste, non pas par pur orgueil, Mais pour donner un sens à ma brève existence, À l'amour de la vie, que je conserve intense, Je voudrais que ma mort n'entraîne pas de deuil.
Quand la voix d'un humain a cessé de vibrer, Les vers qu'il a laissés triomphent du silence, Son âme et son esprit sont tirés de l'absence, Si son oeuvre n'a pas disparu enterrée.