Il y a des mots qui caressent Mais il en est d'autres qui blessent. On se souvient, un jour de pluie, Touché par la mélancolie, D'un témoignage affectueux Qui rendit un instant heureux.
Or, sous un ciel ensoleillé, L'esprit surpris peut se brouiller Quand s'inscrivant sur un nuage, Isolé, flottant de passage, Un mot insultant resurgit, D'un temps lointain de notre vie.
La mémoire qu'on sollicite A le pouvoir et le mérite De nous servir à volonté Mais d'elle-même, elle se tait, Excepté, l'on ne sait pourquoi, Subitement, certaines fois.
Ce qui est passé n'est plus grave. Le temps, comme la pluie qui lave, Dilue les joies et les soucis. Nous demeurons à la merci Des intempéries de la chance, En apprivoisant l'endurance.