Nous avançons craintifs. Le chemin semble long. Il n'est pas rectiligne. Ensoleillé ou non, Au cours de chaque jour, il nous surprend sans cesse, Nous ravit, nous émeut, nous emplit d'allégresse, Ou tout soudainement, nous expose à la peur, Au désenchantement, au douloureux malheur.
Alertes, nous marchons. Nous nous enrichissons. Les souvenirs heureux, tout comme les moins bons, S'estompent peu à peu ou même disparaissent. L'esprit qui se libère se repose et paresse. On occulte la peur et les vices immondes, Et l'on se dissocie des souffrances du monde.
En devenant plus sages, nous avançons toujours, Nous accueillons heureux l'aube d'un nouveau jour. Sereins, nous espérons que le sort sera bon. Et en nous retournant, nous nous attendrissons. Un matin lumineux, en regardant au loin, Nous voyons nettement que la route prend fin.
Mieux vaut se délester d'inutiles bagages. Nous faisons le bilan du petit héritage Que nous allons bientôt léguer à nos enfants. Sauront-ils avancer courageux et confiants? Peut-être que la vie, qui ressemble à un rêve, Leur sera un séjour de paix et non de trêves.
