Vos
poèmes

En hommage à Jean de La Fontaine


Je pensais, très naïvement,
Que l'esprit avait l'avantage.
Lors je prenais pour un outrage
L'animalité d'un amant.

Je fus fort surprise et déçue
De constater que l'élégance,
N'empêche pas certaine outrance;
Il était bon que je le sus.

Un confrère me dit un jour
Des paroles qui me surprirent:
«Nous adorons faire la cour
Mais nos sens, eux aussi, soupirent.

Bien nés, des hommes et des femmes,
Satisfont souvent des désirs,
Qui leur procurent du plaisir
Mais pourraient attrister leur âme.»

Quand nombreux blâmèrent un Monsieur,
Troublé dans son intimité,
Soumis à sa fragilité,
Peu se sentirent soucieux.

La Fontaine nous l'avait dit;
Quand on a choisi un coupable,
À la foule, il semble louable
Qu'il soit hué comme un maudit.

Or, il s'agissait de comprendre.
Tous ceux qui savaient, se sont tus.
Pour ne pas paraître mal vus,
Ont laissé dire ou sous-entendre.

13 octobre 2011