C'est parce que l'on vit sans garanties sur terre, En ne sachant jamais ce qui nous adviendra, Qu'il nous semble permis de nous croiser les bras, D'occulter le malheur quand chez les autres il erre.
Certes, on ne pourrait pas, contemplant la beauté, Savourer le bonheur qu'en l'âme elle fait naître, Si l'on prêtait l'oreille, étant à la fenêtre, Aux échos du malheur par le vent apportés.
Je n'écoute jamais.J'accueille l'innocence, Je cultive la joie dans mon oisiveté, Je m'adonne ravie à des frivolités, Pensant avoir acquis le droit à l'inconscience.
Ce soir, des cris plaintifs ont pénétré chez moi. Surprise, je n'ai pu échapper au message. Le monde est en souffrance et même les plus sages Ne pourront se garder de tomber dans l'effroi.