Je nais chaque matin et aussitôt m'endors. Dépourvus de besoins, échappés de mon corps, Mon âme et mon esprit stagnent sans consistance. Spontanément s'ouvrent mes yeux dans le silence.
L'espace dans lequel je me trouve en éveil, Sans nulle turbulence, est empli de soleil. Mon libre choix me laisse assise à ne rien faire. Je savoure ravie des grâces éphémères.
Ce matin ma rue m'offre un tableau familier, Le tout commencement du charme printanier. Ma mémoire se tait contrôlée ou discrète, Permettant à ma joie de demeurer complète.
Or mon esprit soudain interrompt le silence, Me mène en un ailleurs où l'on tue l'innocence. Je suis subitement tirée de mon repos Et sans l'avoir voulu soliloque à nouveau.