Lumière et chaleur, ce matin, m’alourdissent. Je me tiens assoupie, au dedans, à l’abri. Ne viennent m’occuper ni rengaines ni cris. Le temps, certainement, subrepticement glisse.
N’ai pas le goût de lire ou de me dépenser. Je vois, à mes côtés, mes plantes qui grandissent, Et sans frémissements chaque jour, embellissent. Je sais que je vieillis, sans vouloir y penser.
Alors que je végète, en parfaite innocence, Ma raison en éveil, indulgente ou sévère, Voulant me protéger, comme fait une mère, Me somme d’éviter la morne somnolence.
Une phrase imprévue soudainement m’arrive Irrésistiblement, je saisis un crayon. Comme d’un instrument en émanent des sons Qui m’emportent, aussitôt, voguant à la dérive.