Je ne laisserai pas endormi ton esprit, Immergées tes raisons dans un épais silence, Égarés les apports de ton intelligence. Je me sens apaisée et crois avoir compris.
Doux ami, tu n'es pas devenu qu'une chose, Sans beauté, périssable, abandonnée, sans prix. Ta ferveur semble intacte en tes nombreux écrits, Ton âme repoussait l'ennui rendant morose.
Je t'accueille chez moi, où tu restes présent. Tu vivais à Paris, ville à longue distance, Ton portrait qui faisait échec à ton absence Défie certes le temps et le vieillissement.
En mains, un téléphone, attentif, tu écoutes. La photo a fixé un décor, une pose, Un instant de ta vie, ailleurs, pour une pause. Nous avions fait ensemble un bon bout de la route.
Puisque je suis en vie, je fais, ce jour, le voeu De sauver par mes soins l'amitié amoureuse, Qui me rendit longtemps créative et heureuse. Je ne voudrais pas voir s'étouffer un beau feu.