Vos
poèmes

Sur mon genou une caresse,
Légère, un geste familier,
Ta patte, avec délicatesse,
Me dit de ne pas t'oublier.

Privée tôt des soins de ta mère
Dont on t'avait dépossédée,
Malheureuse mais sans colère,
Déboussolée, tu attendais.

Mes deux fils prirent la relève,
Pour te nourrir et t'éduquer.
Tu fus vite une bonne élève,
Aussi soumise qu'appliquée.

Vous aviez grandi dans la joie
Voisine de l'exubérance,
Me causant de tendres émois.
Fameuse époque de l'enfance !

Dix-sept ans passés avec nous !
Tu te révélas exemplaire
Vaillante et sans esprit jaloux
Quand maintes fois tu devins mère.

Tu subis, avec dignité
Des épreuves souvent cruelles,
D'un cancer la férocité,
Quand tu étais devenue vieille.

Comment aurais-je pu savoir ?
Jamais un signe de souffrance.
Tu ne pouvais bouger ni voir.
Ta vie n'avait rien d'une chance.

J'ai senti soudain ta présence
Grâce à ton petit geste osé.
On vit parfois, dans le silence,
Ce que la mémoire a sauvé

27 février 2008