Quand j'étais fraîche jeune fille, Je portais des bijoux Burma, Chaînes, bagues de pacotille, Et ces robes que la mama Nous cousait avec tant d'amour Qu'elles nous semblaient des atours.
Il a fallu bien des années, Pour que ma rude destinée Devienne vraiment généreuse Mais sans me rendre plus heureuse.
J'ai tout plein d'étranges trésors, Vêtements, livres et tableaux, Poupées, chaînes et bagues en or, Mais mon visage n'est plus beau.
J'exultais, pauvrette , autrefois. Or, sur la fin de mon parcours, S'élève un petit feu de joie, Dès que j'évoque mes amours.
Sur des photos figeant le temps, Où j'étais fraîche jeune fille, Qui gardent ma grâce d'antan, Et mes bijoux de pacotille, Je retrouve mon allégresse Que n'altère pas la vieillesse.