Doux ami, tu m'as dit que tu quittais ce monde, Alors que j'ignorais ton état de santé. Je me sentis perdue, ne pouvant accepter L'adieu définitif que me portaient les ondes.
Désormais au repos dans ta patrie lointaine, Tu es exonéré de toutes les souffrances. Tu as vécu heureux, ayant eu de la chance Et savais partager, avançant les mains pleines.
Au cours des ans, tu m'as confessé tes pensées, Révélé tes envies, tes émois et tes rêves, J'étais, inconsciemment devenue ton élève. Charmée, je me laissais souvent influencer.
Ma vie soudainement, me semble décevante, Par manque d'énergie, de joies et d'intérêts. Les choses que j'aimais ont perdu leur attrait. Je n'envisage rien qui me rendrait fervente.
La mort, le douze avril, prit ton corps et ton âme. Tu gis sans existence, exilé de chez toi. Tes lettres ont capté l'énergie d'autrefois, Tu réfléchis, racontes, et souvent, tu t'enflammes.
J'ai vers toi, chaque jour, un élan de tendresse, En voyant ta photo que je croise en passant. Tu es dans ma maison sensiblement présent. Je t'entends me parler, tu chasses la tristesse.