Face à mon jardinet blanchi et sans attraits, Sous un ciel de marbre à évoquer des tombes, Ne trouvant rien de beau au décor, je succombe À l'engourdissement dépourvu de regrets.
Un moment, revenue à une source pure, Afin d'y revecoir, sans doute, un peu d'ardeur Et pour y rencontrer le poète viveur, Chargé, pour les offrir de riches nourritures,
J'ai goûté au délice que procurent ses mots, Gorgés de poésie, prônant la joie de vivre. Volupté d'exister qui exalte et enivre Un corps jeune, en voulant toujours et parfois trop.
Mais j'ai abandonné cette source troublante, Pour aller ranimer mes lointains souvenirs, Sans entrain cependant et sans y parvenir. Déjà tout s'assombrit et c'est la nuit tombante.
Je n'aurai pas ce soir, à portée de mes yeux, Le spectacle divin, suprême apothéose, Me rendant médusée par ses métamorphoses, Pénétrée d'un respect s'élevant vers les cieux.