J'ai dû couper les tiges vertes De chrysanthèmes souffreteux. Les ai mises serrées en un vase de verre. Devenus rabougris, leurs boutons minuscules N'avaient pas supporté le froid.
Deux jours plus tard, tendre surprise! Voilà qu'en ce matin inondé de soleil, Bien protégé en son habitacle récent Mon bouquet a des fleurs superbes. Un courant de joie me pénètre.
L'espace où je me meus, émerveillée souvent, Révèle la splendeur sous d'innombrables formes. Or pour moi demeure émouvante La beauté dépourvue d'éclat, Qui pourrait semblait ordinaire.
Ce qui fut créé avec art tient du mystère Et porte à méditer ceux qui sont en éveil. Le Beau n'est pas fruit du hasard. C'est une grâce offerte à tous. Qui exalte ou émeut, apaisante parfois.