J'ai reçu des parfums, des bouquets, en cadeaux, Sources de joies intenses mais non renouvelables, Et des bijoux aussi, des présents adorables, Des livres importants que j'avais trouvés beaux.
Or, j'ai, à mon insu, changé mes habitudes. Je me plais à errer en toute liberté, Pour goûter aux plaisirs qu'offre l'oisiveté, Et délaisse mes biens avec ingratitude.
Dans la banlieue fleurie, je circule seulette, Jusqu'aux rives du fleuve où enfin je m'assois. Là j'éprouve toujours une indicible joie, Entourée de canards, de pigeons, de mouettes.
Le silence parfait et l'immobilité Font que viennent souvent des moments d'autrefois, Ravie, j'entends alors une très chère voix Qui récite des vers d'une grande beauté.