Je ne suis l'amitié de personne Et ne la recherche pas Si on me demande, en somme, pourquoi Je dirais que l'amitié est trop fragile Pour ma force, qu'elle est futile Et temporaire, pleine de contraintes Ou conditions, et Que ma vie ne supporte pas Les artifices éphémères.
J'ai vécu des amitiés Du moins je pense qu'elles en étaient Dans mon enfance, adolescence Mais leurs fins, ou fonctionnement M'ont affligé, pour un même mal de cœur Que je ne voudrais pour rien revivre Au point, que je frôlais la mort dans mon âme Et me promettait un peu plus chaque fois De ne plus la rechercher ici bas.
Mais c'est que, faute de l'oublier Bientôt elle vint à moi s'offrir Et une telle solitude m'accablait Pourtant meilleure que la compagnie d'avant Que je pensais dix milles fois plus à mourir Que ces dernières ne m'y avaient fait penser La faux du changement, la fin brutale d'un temps Et de peur, bientôt, je m'accordais A me promettre des relations de détachement.
Aussi je n'aurais qu'un conseil A donner à ceux qui s'arrêteront sur ces mots Ne possédez pas vos amis Dites vous que la vie n'est que suites De morts, et ne croyez en aucune flatterie Voyez ces gens peu souvent Que cela leur plaise, ou non Et si cela vient à leur déplaire Changez de suite d'horizons.
Une belle amitié pour moi Possède une certaine légèreté Aussi elle comporte la foi Ne valide pas une série de lois.