A la santé des femmes, des hommes de terrasse, La bière coule sur le mur d'un refrain sans alcool, Au rancart de l'horreur, l'horreur de cette impasse Qui rappelle ces visages allongés sur le sol.
A la santé d'une ville aux bougies impuissantes, Que vos cris de chagrins dépassent les frontières ! La Nation, bien debout, sous un hymne qui chante, Les français à genoux amputés de prière.
A la santé des êtres, humains derrière un livre, La vertu prisonnière d'une bande d'ignorants : Interdit de danser, de chanter, d'être ivre, Sous ces pages, soit-disant, qu'on appelle le Coran.
A la santé des fous qui continuent de croire En notre liberté, notre fraternité, Tous égaux malgré tout, unité de trottoir Qui s'incline devant le royaume des idées.
A la santé des autres, compagnons étrangers, Un câlin qui apaise l'écriture patriote De leur front national ruisselant de déchets, Jusqu'à verser le sang dans les bureaux de vote.
A la santé de l'art, ô concert en sourdine ; Plus bruyante que jamais se repose la musique Au milieu de la piste, trois balles dans la poitrine, Au boulevard Voltaire d'un illustre public.